Alphabet de la connaissance,
chaque lettre est un signe qui s’ignore,
cygne dansant dans la mer des sens,
croix du nord s’étendant sur la voie lactée,
arche d’alliance oubliée,
signal du renouveau rejouant la partition Alef dans la baie itération d’un nouveau cycle de la vie pour le plus grand bonheur de l’infini.
« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d’elle, restaurer à partir de ses seules négations un peu de ce qui fait la dignité de vivre de et de mourir. Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d’alliance. Il n’est pas sûr qu’elle puisse jamais accomplir cette tâche immense, mais il est sûr que partout dans le monde, elle tient déjà son double pari de vérité et de liberté, et, à l’occasion, sait mourir sans haine pour lui. C’est elle qui mérite d’être saluée et encouragée partout où elle se trouve, et surtout là ou elle se sacrifie. C’est sur elle, en tout cas, que, certain de votre accord profond, je voudrais reporter l’honneur que vous venez de me faire. »
Extrait du discours du 10 décembre 1957, prononcé par Albert Camus à l’Hotel de Ville de Stockholm, à la fin du banquet qui clôturait les cérémonies de l’attribution des prix Nobel.
« Chen Ning Yang a reçu de nombreux prix scientifiques, dont le prix Nobel de physique en 1957 qu'il a partagé avec Tsung-Dao Lee. Ce prix prestigieux leur a été accordé pour leurs travaux sur les lois de la parité dans le domaine des particules élémentaires. Ces travaux fondamentaux sont particulièrement importants parce qu'ils ont montré que la symétrie droite-gauche des particules élémentaires, universellement admise à l'époque, était tout simplement incorrecte, ce qui fut ensuite prouvé expérimentalement. Cette découverte eut un retentissement immense qui se traduit aujourd'hui encore par une activité expérimentale intense. »
http://www.ens.fr/actualites/dhc/yang.html
http://www.diffusion.ens.fr/vip/pageF01.html
« Alexander Todd était un pionnier de la recherche sur les
acides nucléiques. Il étudia en particulier la formation et la synthèse des nucléotides. Il étudia également la formation de nucléotides-coenzymes, qui agissent comme
enzymes de l'ADN. Ses principales contributions furent certainement les explications de la structure de l'ADN et de l'
acide ribonucléique (ARN), avec lesquelles il posa les bases de la
génétique, de la
biochimie et de la
biologie moléculaire modernes. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexander_R._Todd
« Cumulonubulocirrhonimbant, électrant les cieux, la flèche du désir a fait saigner le cœur des eaux secrètes et les peupliers de toute la région sont adultes à présent, éminemment adaptés aux nécessités de l’humanité effrayée, et parmi tous les va-et-vient, l’ouate du nuage dans lequel nous peinons et le petit nuage de brume sous lequel nous travaillons, la tombe est la seule chose permise au-delà de l’indication de lieu, en sorte que l’on pense que l’on ne peut avec avantage ajouter considérablement à ce qui précède la suite telle qu’elle sera, si ce n’est cependant en mentionnant que le vieil homme de la mer et la vieille femme du ciel s’ils n’en disent rien ne nous racontent pas de mensonges, l’essence de la pantomime du roi cannibale au cheval paraphernal étant purement et simplement, de nous rappeler comment, dans ce monde ennuyé qui est le nôtre , le Père Temps et la Mère Espace font bouillir leur marmite avec leur étançon. »
Extrait de Finnegans Wake de James Joyce.