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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 21:24

I Le paradoxe de FERMI.

Il me semble important de resituer l’origine de ce paradoxe pour comprendre l’écho qui lui est donné et pour mesurer ce qu’il a « formaté » en tant que réponses dans la recherche de notre alter ego des étoiles. Pour commencer, cette problématique de l’existence d’un autre dans le cosmos n’est pas le seul apanage d’une pensée issue du complexe militaro industriel qui aurait pondu un « paradoxe » pour mieux évacuer cet autre dérangeant au fin fond de la rationalité « autorisée », c’est à dire dans le placard à balais des sujets à remiser, ou plus simplement dans son bestiaire nucléaire des feux de l’ère et de la démence de ses enfers (Le diable aime garder le secret et ne pas partager l’information clé).  Cet apparent « paradoxe » résulte en fait d’une longue tradition pluraliste qui remonte aux calendes grecques (et pas uniquement, car il est embarqué/imbriqué dans ce questionnement sur l’existence d’autres êtres doués de conscience que se posent les hommes depuis d’Epicure jusqu’à la Chine ancienne et ce fabuleux XVIII siècle dont l’onde de choc se prolongea dans le XIX siècle) et vouloir confiner/conserver ce sujet dans le formol des études en chambre est une sorte de mutilation de notre âme collective.  Qui mieux que Tsiolkovsky, cet apôtre du cosmisme resituant l’homme dans sa dimension cosmique, cet inventeur de la fusée qui permit à l’homme de s’échapper de l’attraction terrestre (et de quitter son berceau tout en prenant conscience de l’incommensurabilité des cieux et de la petitesse de notre orange bleue) a finalement le mieux mis ce « paradoxe » en lumière à l’orée du XX ième siècle.

II L ‘origine de la question de Fermi : Mais où sont-ils ?  Un billet simple pour le folklore !

Selon la vulgate officielle, la question aurait été posée à l'été 1950 à la cafétéria du Los Alamos National Laboratory lors d'un repas auquel participaient Enrico Fermi[0], Emil Konopinski[1], Edward Teller[2], and Herbert York[3] et quelques autres (mais ce n’est pas certain), des hommes qui ont été parmi les concepteurs, les architectes des bombes nucléaires et thermonucléaires donnant à l'humanité un cadeau empoisonné, le moyen de son autodestruction[4]! Teller a d'ailleurs inspiré Stanley Kubrick dans son docteur Folamour.

Quand Konopinski rejoignit les autres convives pour le repas, ils étaient en train de discuter des preuves concernant les soucoupes volantes. Konopinski se rappela alors d’un dessin humoristique paru dans le magazine New Yorker à propos de la disparition des poubelles publiques de la ville de New York et où l'on voyait de petits hommes verts avec des antennes ramasser des poubelles. Il en fit part à ses collègues :

 Ovni_Fermi.jpg

Fermi aurait alors répondu qu'il s'agissait d'une théorie sensée car elle expliquait à la fois la disparition des poubelles et les observations de soucoupes volantes.

Il s'ensuivit une discussion sur le voyage interstellaire et Fermi en se tournant vers Teller aurait posé la question suivante :

« Edward, qu’en pensez-vous ? Quelle est la probabilité que nous ayons dans les dix ans à venir des preuves indiscutables qu’un objet puisse se déplacer plus vite que la lumière ? »

et Teller se rappela d’avoir évoqué une chance sur un million. Fermi aurait répondu, c’est beaucoup trop faible. La probabilité serait plutôt de 10%, le nombre bien connu pour un miracle de Fermi[5]. 

Teller se rappela que la conversation se poursuivit alors sur l’astronautique et le fait que les soucoupes volantes pourraient être dues à des extraterrestres car voyager plus vite que la lumière pourrait rendre les voyages interstellaires plus crédibles. La conversation continua et s’orienta vers d’autres sujets.

Puis pendant le repas,  venu de nulle part,  Fermi surprit toute l’assemblée en s’écriant « Mais où sont-ils? » en parlant des extraterrestres ce qui déclencha un fou rire général.

Fermi aurait alors poursuivit avec une série de calculs sur la probabilité de l’existence de planètes similaires à la Terre, la probabilité d’existence de la vie sur ces planètes, la probabilité de l’émergence d’une forme de vie  comparable à l’humanité, la probabilité de développement de la technologie et ainsi de suite (la formule de Drake avant l’heure). Il conclut sur la base de ses calculs que nous devrions avoir été visités plusieurs fois depuis longtemps. Il en déduisit que la raison pour laquelle nous n’avons pas été visités jusqu’à présent pourrait être que le voyage interstellaire  est soit impossible, soit, s’il est possible, qu’il ne vaudrait pas le coup, soit qu’une civilisation ne dure pas assez  longtemps pour qu’il se produise.

III Le Paradoxe de Fermi ou tout simplement un problème mal posé ?

Dans la littérature classique, le paradoxe est souvent présenté de la façon suivante :

L’hypothèse de base  est de partir d’une civilisation qui se développerait continuellement, qui disposerait de la technologie pour réaliser des voyages interstellaires et qui serait capable  de s’épandre dans la galaxie en colonisant une nouvelle planète par bonds successifs.  Elle coloniserait la galaxie, chaque cycle prenant quelques centaines ou milliers d'années. Sachant que la Voie lactée fait environ 50 000 années-lumière de rayon, une vitesse globale du front de colonisation de 1 % de la vitesse de la lumière suffit à la coloniser entièrement en quelques millions d'années, ce qui est très peu par rapport à l'âge de la galaxie et au temps qu'il a fallu à la vie terrestre pour évoluer jusqu'à la civilisation humaine actuelle. Si des civilisations extraterrestres existent, la logique serait donc que ce phénomène se soit déjà produit, et même éventuellement plusieurs fois.

Le paradoxe est donc est le suivant : puisqu’une seule civilisation extraterrestre pourrait se répandre en un temps relativement court dans toute la Galaxie, pourquoi n’avons-nous jamais vu d’extraterrestres sur Terre et pourquoi nos radiotélescopes n’ont-ils jamais capté de signaux extraterrestres intelligents dans le voisinage du Soleil ?

III.1 Les hypothèses de travail :

Mais ce qui est souvent omis c’est de préciser quelles sont les hypothèses de travail de ce paradoxe et nous allons voir qu’elles méritent un détour qui pourra peut-être nous éclairer sur ce fameux « problème ».

En fait les bases du paradoxe de Fermi font appel à un modèle mathématique d’évolution de la population de type Malthusien où la population à l’instant t est décrite par la formule p(t) = p0*exponentielle (kt) où p0 est la population initiale et k le coefficient d’expansion de la population. Par exemple, si l’on imagine que la population initiale de la race humaine P0 est de 1 (en fait il faudrait peut-être partir de 2 individus, l’espèce humaine n’étant pas hermaphrodite, encore que la bible mentionne qu’Eve a été créée à partir de la côte gauche d’Adam ! Mythes ou dijecta membra d’une période où l’espèce était hermaphrodite ?)  individu et qu’aujourd’hui nous sommes 6 milliards après 10 millions d’années d’évolution, le coefficient d’expansion est de 2,25 10 à la puissance -6. En utilisant cette équation, on peut calculer en combien de temps on pourrait surpeupler la Terre, en partant d’une densité limite de 500 humains par km2 sur la planète (sur base d’un pays offrant aujourd’hui les densités de population les plus élevées comme le Japon), en occupant 1/3 de la surface de la Terre (les surfaces émergées) on tombe sur 85 milliards d’humains, population qui pourrait être atteinte dans un peu plus d’un million d’années (au train où nous saccageons la planète,  il nous faudra certainement moins longtemps pour rendre cette planète invivable sans attendre la surpopulation- cf les singularités mentionnées). Donc,  sur base de ce modèle, il faut en gros une planète tous les 11,8 millions d’années, ce qui pousserait peut-être l’humanité à rechercher d’autres terres et faire appel au voyage interstellaire. La technologie nécessaire pour ces voyages pourrait être développée très probablement avant que la situation sur la planète en terme de population ne soit critique. Il est fort possible que les terriens entrent dans une nouvelle ère de type Marco Polo où ils pourraient être conduits et guidés plus par l’avidité que par le besoin de conquérir les cieux. Si l’expansion se poursuit au rythme actuel et à supposer que chaque étoile de la  galaxie soit entourée d’une terre habitable, nous aurons conquis les 400 milliards de planètes de la galaxie (estimation haute) d’ici un peu plus de 23 millions d’années.  La galaxie ayant environ 10 milliards d’années d’existence, le paradoxe de Fermi devient apparent et donc pourquoi n’avons nous pas été colonisés par une espèce ayant seulement quelques dizaine de millions d’années de moins que nous ? A partir de cette constatation, Fermi considéra que nous devions être seuls dans l’univers.

Mais la conclusion de Fermi est-elle correcte ? C’est en effet la solution la plus simple et  la communauté du SETI a proposé d’autres réponses à cette question comme par exemple :

  • Une directive de non ingérence avec les cultures primitives.
  • Un manque d’intérêt envers nous.
  • Aucune des civilisations précédentes n’a eu le besoin ni le souhait de conquérir la galaxie.
  • Nous sommes la première civilisation à se développer.
  • Nous sommes déjà le résultat d’un effort de colonisation.
  • C’est trop difficile technologiquement.
  • Nous avons été négligés.

Ou peut-être a t’on été visité de façon régulière et nous ne le savons pas.

Mais Fermi n’aurait-il pas commis une bourde dans son approche ? Le paradoxe de Fermi fait l’hypothèse d’une croissance exponentielle de l’espèce! Il y a deux défauts majeurs dans cette hypothèse de travail. Pour commencer, il n’existe pas sur Terre une espèce qui offre un modèle de croissance conforme à une simple croissance exponentielle.  Ensuite, il est très probable que la galaxie soit grouillante d’espèces qui sont respectueuses de leurs milieux écologiques stellaires tout en entrant en compétition avec d’autres niches. La nature sur Terre nous offre de nombreux exemples où la lutte pour la survie entre deux espèces similaires, luttant pour la même niche est monnaie courante. Ce phénomène est connu comme celui de la sélection naturelle par exclusion compétitive, ou l’élimination d’une espèce par une autre. Mais il existe aussi dans la nature des cas venant contredire cette sélection naturelle où tout le monde semble vivre en paix dans une sorte de symbiose et où les activités des uns profitent aux autres. Une de ces contradictions est le fameux paradoxe du plancton [6]. Il est centré sur la variabilité des organismes constituant ce dernier, où une multitude d’espèces partagent la même niche. Dans la nature, Il est banal que de nombreuses espèces partagent une niche commune et puissent survivre indéfiniment. Par analogie, ne pourrait-on pas imaginer que les civilisations galactiques se maintiennent comme le plancton dans l’océan interstellaire de la galaxie ?

Cet équilibre peut être obtenu de différentes façons. Une première option consiste en une association symbiotique permettant une montée en complexité. En gros on s’associe, ce qui permet une forme de spécialisation et une meilleure résilience aux stress du milieu. C’est ce qui a permis à la vie complexe de se développer et d’émerger.  Cette dernière option est-elle limitée à une sphère planétaire ?  La vie ne pourrait-elle pas s’étendre et se complexifier au niveau stellaire, interstellaire, galactique, intergalactique ?  

 En reprenant la phrase d’Héraclite « Il faut savoir que le conflit est universel, que la justice est une lutte et que toute les choses s’engendrent selon la lutte et la nécessité », on peut considérer qu’un  autre exemple d’équilibre  est fourni dans le cadre de relations proie/prédateur multiples donnant lieu à des systèmes complexes de population en interactions dynamiques.  Ces équilibres sont modélisés à partir de systèmes dynamiques et des équations différentielles faisant intervenir notamment les populations initiales des proies et des prédateurs et des constantes relatives aux niches concernées. Dans ce cadre, l’évolution exponentielle de la croissance de la population de type Malthusien décrite précédemment est une simplification excessive.  Le paradoxe de Fermi n’est peut-être  pas aussi paradoxal qu’il n’y paraît. On pourrait imaginer que la galaxie est semblable à la Terre avec de multiples espèces se supportant ou rentrant en compétition dans les différentes niches de vie. Peut-être qu’une  civilisation extraterrestre plus vieille que la notre de quelques millions d’années ne nous chasse pas parce qu’elle est bien trop occupée à se défendre de prédateurs plus vieux qu’elle. Les possibilités sont sans limite.

Une solution particulière des équations différentielles précédentes est donnée par les équations de Lotka-Volterra [7] sur la concurrence inter spécifique d’espèces 


Evolution_des_populations_au_cours_du_temps.jpg

      Ce modèle donne une solution cyclique de croissance et de déclin quant à l’évolution des populations de proie et de prédateurs,  les prédateurs prospèrent lorsque les proies sont nombreuses, mais ils finissent par épuiser leurs ressources et déclinent. Lorsque la population de prédateurs a suffisamment diminué, les proies profitant du répit se reproduisent et leur population augmente de nouveau.

Les populations sont aussi exposées à des facteurs dynamiques externes comme par exemple les épidémies par des bactéries ou des  virus pathogènes. La peste noire qui a sévit à partir de 1347 sur l’Europe a tué selon les régions, pays villages jusqu’à 70 % de la population ! Ou plus simplement les catastrophes naturelles  provoquent aussi des saignées dans les populations que le modèle de croissance Malthusienne ne prend tout simplement pas en compte.

 

III.2 Une approche selon la théorie des catastrophes ?

Un autre approche complémentaire pour aborder cette problématique de Fermi serait de faire appel à la théorie des catastrophes en s’efforçant de décrire les discontinuités qui peuvent se présenter dans l’évolution du système. Je cite René Thom, extrait de son ouvrage Paraboles et catastrophes :

« Intuitivement on admet que l’évolution globale d’un système se présente comme une succession d’évolutions continues, séparées par des sauts brusques de nature qualitativement différentes. Pour chaque type d’évolution continue, subsiste en principe, une modélisation de type différentiel classique : mais les sauts font que l’on passe d’un système différentiel à un autre. La donnée de la théorie des catastrophes apparaît alors comme une sorte de paquets de systèmes différentiels qui sont en nombre fini dans la meilleure des hypothèses. Donc, le point de représentation saute d’une évolution continue décrite par un système d’équations différentielles à une autre évolution continue décrite par un autre système et dans certain cas on ne peut même pas exclure qu’un nombre fini de systèmes ne soit pas suffisant pour décrire la situation tout entière. »

Je pense que dans le cadre de la problématique de Fermi nous nous trouvons dans une situation qui s’en apparente.

Cette approche est intéressante car elle introduit la notion de transition de phase pour un système dans son évolution, laquelle transition, peut être « catastrophique » au sens de la théorie. Lisons encore une fois ce que nous dit René Thom en ce qui concerne la relation proie/prédateur et l’application du modèle de la fronce en ayant a l’esprit cette fois la problématique de Fermi. Dans ce cas la détection  d’une intelligente extraterrestre dans ce modèle proie/prédateur (par la proie : « nous recevons un signal sans ambiguïté d’une intelligence extraterrestre » ou par le prédateur : « ils découvrent que la Terre abrite une civilisation qui se développe, la civilisation terrestre » ) peut être assimilée à une catastrophe de perception :

« Le prédateur affamé est sa proie. » Ce principe, rappelons-le, est issu du modèle de la fronce appliqué à la prédation : Le prédateur P, après capture spatiale de la proie (p), sombre dans le sommeil ; à son réveil, le prédateur réapparait en tant que sa proie (p). Il sera recréé comme prédateur qu’après la catastrophe de perception, où il aperçoit une proie extérieure (p) et se met à la poursuivre. Je voudrais signaler ici une implication curieuse(et assez vertigineuse) de ce modèle. Lorsque le prédateur P a reconnu une proie extérieure (p), il existe entre P et (p) une sorte d’identification symbolique, qu’on peut interpréter comme la création sur l’espace temps d’une anse (au sens topologique) identifiant P et (p). La topologie de l’espace prend de ce fait une forme « excitée », et elle tend d’elle même , par régulation physico chimique, à revenir à la normale. Ce retour à la normale peut s’effectuer de deux manières : normalement, par la capture spatiale de la proie par le prédateur (ce qui correspond à la création sur l’espace – temps d’un point critique d’indice un, qui détruit l’anse) ; ou de manière moins normale- mais non impossible – par la fuite de la proie ; alors l’anse se détruit par un point critique d’indice 3, intérieur à l’anse pleine, et il y a retour à la situation antérieure à la catastrophe de perception. Ainsi ce modèle d’un idéalisme délirant justifie la thèse behaviouriste selon laquelle la capture de la proie par le prédateur (ou la fuite de la proie) est un mécanisme de régulation physico-chimique, imposé par la régulation topologique de l’espace temps ! La subjectivité apparaitrait alors comme une localisation actantielle d’un état excité de l’univers, le choix d’un retour à la normale. Elle serait liée à la situation dichotomique de conflit entre le réel et l’imaginaire, entre le repos et la tension, il reste comme une connotation objective ; l’imaginaire, ce serait la stabilisation des seuils » 

Ce qui me semble fondamental dans cette approche, c’est l’intervention de « l’imaginaire » dans cette stabilisation des seuils et l’on pourrait alors se demander si ce questionnement de Fermi et ses implications dans notre champ social, son impact et ses conséquences potentielles, par un effet réflexif, ne constituerait pas justement cette contrepartie imaginaire/imaginale à prendre en compte dans le modèle pour approcher une réponse pertinente à ce questionnement. Comme le dit Epictète, en toute circonstance il convient de distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous mais lorsque les champs s’imbriquent et interfèrent comment faire ?

Pour la petite histoire, on trouvera dans l’ouvrage « An Introduction to the planetary defense » l’évocation d’une modélisation de la croissance de la population assez complexe intégrant une interaction extraterrestre et faisant appel à des systèmes linéaires standards utilisés pour modéliser les systèmes complexes multivariables.

Capture d’écran 2012-09-15 à 01.29.15

Une approche selon la théorie des catastrophes avant l’heure ?

III.3 Fermi ne se plante-t’il pas dans son raisonnement ?

Envisageons seulement notre galaxie et par un exercice de l’esprit considérons les 5 types d’extraterrestres  suivants :

  • Les ET1 peuvent voyager à la vitesse de la lumière.
  • Les ET2 peuvent voyager à 100 fois la vitesse de la lumière.
  • Les ET3 peuvent voyager à 1000 fois la vitesse de la lumière.
  • Les ET4 peuvent voyager à 1 000 000 la vitesse de la lumière.
  • Les ET5 peuvent voyager à 100 000 000 la vitesse de la lumière.

Supposons qu’ils soient dotés de télescopes hyper puissants qui leurs permettent de détecter dans le domaine du visible les premières constructions intelligentes sur une planète. Supposons que dès que les extraterrestres détectent celles-ci, ils partent rejoindre la planète détectée. Les premières constructions significatives réalisées sur la Terre datent, selon notre connaissance actuelle, de 10 000 ans. Intéressons-nous maintenant aux différentes sphères de détection des ethnies extraterrestres évoquées précédemment :

  • Pour les ET1, il faut qu’ils se trouvent dans une sphère de 5000 années lumière autour de la Terre.
  • Pour les ET2, il faut qu’ils se trouvent dans une sphère de 9900 années lumière autour de la Terre.
  • Pour les ET3, il faut qu’ils se trouvent dans une sphère de 9990 années lumière autour de la Terre.
  • Et pour les ET4 et ET5, il faut qu’ils se trouvent dans un sphère de 9999,99 années lumière ou 9999,9999 années lumière. Pour ces derniers il leurs faudra bien moins d’une année pour nous rejoindre.

En gros on converge vers les 10 000 années lumière  qui est vraiment  en fait une faible portion  de la galaxie ! Celle-ci est représentée dans la figure suivante :

 Capture-d-ecran-2012-11-11-a-00.45.54.png

      Ce qui, vous en conviendrez est peu représentatif de la galaxie et ne permet pas de porter un jugement sur le reste de celle-ci.

 

Maintenant, si l’on considère que les extraterrestres se mettent en branle seulement lorsqu’ils détectent un signal électromagnétique de notre part, alors cela  réduit de façon drastique le rayon de la sphère  de présence des extraterrestres de 41 à 76 années lumière selon la classe à laquelle ils appartiennent! Curieusement, on trouve dans les courriers décriés une information approchante si on l’a resitue dans le contexte historique. 

Maintenant, on peut considérer qu’ils n’attendront pas de recevoir des signaux pour démarrer l’exploration. Envisageons cet argument. Il y a dans la galaxie de 100 milliards à 3000 milliards d’étoiles (les astronomes ne sont pas d’accord sur l’estimation de ce nombre. Il existe en effet un nombre effarent d’étoiles de petites tailles par forcément détectables facilement). Prenons l’estimation basse de100 milliards d’étoiles et des extraterrestres de type ET5, les plus évolués.  Supposons qu’ils puissent voyager partout dans la galaxie en moins d’un jour. Même s’ils pouvaient visiter 100 étoiles par jour, il leurs faudrait tout de même un milliard de jours pour visiter chaque étoile, en allant aussi vite que possible et passer à la suivante, soit 2,7 millions d’années. Si ces extraterrestres se sont pointés sur la Terre il y a plus de 100 000 ans, ils auront sans doute loupé les autochtones planqués dans leurs grottes. A moins qu’ils aient visité la planète depuis ces 60 dernières années (et l’on peut s’interroger sur le phénomène ovni dans ce cadre),  nous n’aurions pas été capables de les détecter  à moins qu’ils ne se soient posés auparavant  et aient traînés quelques temps sur la planète. Mais pour des extraterrestres de type ET5,  nous ne serions rien de moins que des fourmis. Pour des extraterrestres moins avancés que la classe ET5 et plus proches de nous, il leurs faudrait des milliards d’années ou des millions de vaisseaux pour visiter la galaxie, étoile par étoile. 

En conclusion, Fermi a établi ce fameux « paradoxe » sur un modèle d’évolution de population dépassé en considérant une seule espèce d’extraterrestres. Comme discuté précédemment, des modèles de population plus réalistes intégrant de multiples espèces, en compétition ou pas, existent et pourraient répondre de façon mathématique à la question de Fermi. Ils pourraient par exemple conduire à des bulles dans l’espace, bulles restées vierges et où les extraterrestres évolués ne se seraient pas avancés ou de façon très limitée. Un exemple nous est donné sur Terre si l’on fait une analogie avec l’espèce humaine.  Nous n’avons pas colonisé pour le moment les jungles de l’amazone ou du congo bienque l’activité intrusive de l’humanité tende à challenger ces milieux de plus en plus.

Il apparaît donc sous cet angle que le paradoxe de Fermi pèche par une simplification abusive de la réalité. Conclure sur cette base que nous sommes seuls dans l’univers,  c’est allé très vite en besogne…

 IV Tsiolkovsky, un génie par trop méconnu dans la question extraterrestre[8] :

 Si Konstantin est connu pour ses contributions en tant que pionner des voyages dans l’espace, ses contributions originales sur les extraterrestres n’ont pas été, jusqu’à présent, appréciées à leurs justes valeurs. Travaillant à partir de principes philosophiques issus du monisme et du panpsychisme, Tsiolkovsky[9]  affirma que les extraterrestres étaient répandus dans l’univers et que des formes avancées de vie pourraient voyager dans l’espace et s’étendre au delà de leur système natal. Ceci lui permit d’anticiper la question de Fermi (je n’évoque plus ici le terme paradoxe qui me semble induire une fausse piste et des réponses connotées) et d’offrir une réponse originale. Selon Tsiolkovsky, bien que les ETs nous aient visité il y a longtemps,  nous avons été protégé d’une intervention dans l’espoir que l’humanité puisse développer un flot de vie nouveau et merveilleux à ajouter aux civilisations galactiques existantes.

Force est de constater qu’il y a encore du boulot et que nous pourrions décevoir grandement nos visiteurs si l’on considère l’état actuel de la planète. Mais l’espoir fait vivre, fait se développer et finalement quoi de mieux que l’utopie pour la lutte au pire.

Tsiolkovsky était un disciple du philosophe Fedorov ce qui lui permit une approche à la fois spirituelle et matérialiste du problème. Il faut rappeler que Fédorov était un visionnaire et par exemple, il anticipa que les scientifiques trouveraient un jour un moyen physique de ressusciter tous ceux qui ont vécu et d’atteindre à la perfection à travers l’immortalité. Cela rappelle curieusement un livre de science fiction de Philip José Farmer, « le monde du fleuve ».

Pour Tsiolkovsky réaliser des voyages intersidéraux et vivre dans l’espace n’étaient pas une fin en soi, mais un moyen par lesquels l’humanité pourrait échapper à la tyrannie de la gravité terrestre, des ressources limitées et devenir  éventuellement à l’image de ces immortels parfaits de la vision de son mentor, Fedorov. On trouve les réflexions sur les extraterrestres de Tsiolkovsky dans des essais qui n’ont pas été publiés et qui s’intitulent « Synopsis de la philosophie cosmique », « L’activité éternelle de l’Univers », « les principes Naturels », « Il y a des planètes orbitant autour d’autres soleils » et « Les planètes sont occupées par des êtres vivants ».  Dans ces essais les questions sur l’existence, la nature et l’évolution de la vie et de l’intelligence dans l’univers sont abordées, des problèmes qui feront partie intégrante du débat sur l’existence de l’intelligence extraterrestre quelques années plus tard.  Ces réflexions le menèrent à penser que l’intelligence extraterrestre était commune dans l’univers.

Tsiolkovsky était un moniste et un panpsychiste.  Il maintenait que toutes les parties de l’univers, même les plus éloignées étaient semblables, ou monistiques et que par conséquent les mêmes lois devaient s’appliquer. Par exemple, dans sa monographie intitulée « Le monisme de l’Univers » écrit en 1931, il écrit :

« Nous prêchons le monisme dans l’univers, rien de plus. Ce processus complet de la science consiste en ces efforts vers le monisme, vers l’unité, vers la source élémentaire.

Le succès de la science est déterminé par le niveau avec lequel nous approchons l’unité. Le Monisme et la Science viennent de la structure de l’univers…Il est impossible de nier l’unité ou la sorte de monotonie dans la structure et la formation de l’univers…l’unité de la matière, de la lumière, de la gravité, de la vie et ainsi de suite. »

A la lecture de ce passage, on ne peut s’empêcher de penser à un nouveau rappel de l’importance de la forme dans ce qui nous constitue, cette forme qui va de l’un au multiple et qui se cristallise en des sortes de patrons qui fonctionneraient à toutes les échelles. J’avais cité en début de ce fil l’étonnante similarité dans son expression entre un champ de neurones du cerveau et l’univers à grande échelle. Ces patrons de forme seraient des invariants, des sortes de concepts exprimés par la forme et un point d’accroche pour toutes les consciences individuelles et collectives. Dans ce cadre l’esperanto cosmique ne serait pas à base de signes mais bien plutôt à base de concepts, voir de concepts de forme. [10]  

Tsiolkovsky poursuit ainsi dans son Essai intitulé « Synopsis de la philosophie cosmique » :

« Toute substance prend la forme d’un être vivant. L’être le plus simple est l’atome. Par conséquent l’univers dans son entier est vivant et il n’y a rien d’autre que la vie. Mais le niveau de sensibilité est infiniment varié, et dépend de la combinaison de chaque atome avec la partie qu’il constitue. » Noter que l’on rejoint un peu ici une approche que j’avais évoqué et qui se rapproche des travaux du physicien Jean-Emile Charon et notamment de son ouvrage « L’esprit cet inconnu ».  Ce n’est donc pas  l’homme unidimensionnel de Marcuse[11]  que le système totalitaire consumériste tend à imposer qui est adapté au contact et au cosmos mais bien plutôt cette conscience émergente, plurielle, humble, curieuse et fascinée par la beauté de l’univers qui est susceptible de provoquer ce changement fondamental aussi bien dans la structure instinctuelle que dans la structure culturelle de notre humanité et ainsi prendre conscience de l’altérité et de la nécessité d’une éthique adaptée. Lisons ce gue nous dit Tsiolkovsky :

« Avec l’évolution de la vie des formes simples au plus compliquées, la capacité de ressentir située dans chacun de ces blocs de base de la matière et de la vie se conjuguent au point où « cette unité plurielle » émerge et peut parler de sa capacité à penser, de son intelligence. L’égo des créatures sensibles réside dans ces atomes indestructibles et errants et par conséquent il peut trouver de nouvelles expressions ou des réincarnations à l’occasion de chaque nouvelle combinaison de ces unités primordiales. »

Tsiolkovsky s’approche ainsi des idées exprimées par Leibniz dans sa Monadologie.

Dans son essai « Il y  des Planètes autour des autres soleils », Tsiolkovsky soutient qu’une proportion considérable d’étoiles disposent de planètes orbitant autour d’elles comme dans notre système solaire et dans son essai intitulé « Les planètes sont occupées par des êtres vivants » Tsiolkovsky maintient qu’une proportion de ces planètes aient pu développer la vie.  Il argumente sa position en précisant que ces planètes qui tournent autour des trillions d’étoiles sont composées des mêmes matériaux que la Terre, sont sujettes à la gravité, possèdent une atmosphère et des mers, sont baignées par les rayons de leur(s) étoile(s) respectives comme notre Terre. Alors il imagine que quelques unes d’entre elles soient en tout point similaires à la Terre et abritent la vie.

V La question de Fermi :

 Tsiolkovsky, en se basant sur ses travaux préliminaires concernant les fusées envisageait déjà que les hommes s’étendraient dans l’espace, coloniseraient les planètes et construiraient des habitats en orbite, exploitant l’énergie disponible pour nourrir plus de deux milliards de fois la population terrestre et, pour finalement s’épandre à partir du système solaire dans la galaxie et les profondeurs du cosmos.  Il est notamment à l’origine de cette citation souvent évoquée de façon déformée et centrée sur la Terre. Tsiolkovsky lui avait pourtant donné une toute autre portée, plus universelle. Voyez plutôt: «La planète est le berceau de l’intelligence, mais vous ne pouvez pas vivre éternellement dans un berceau.»

«Планета есть’ колыбель’ разума, но нельзя вечно жить’ в колыбели/ 

Paneta yest’ kolybel’ rasuma, no nel’ zia vechno zhit’ v kolybeli  »1934.

Il soutint que comme membres d’une civilisation vraiment cosmique, nos descendants seraient capables de contrôler la nature, d’abolir les catastrophes naturelles et de dépasser les souffrances et notre condition d’êtres vivants mortels pour se réaliser dans une sorte de joie et de béatitude des cieux (Dame Béatrice n’est pas très loin). On pourrait d’ailleurs avancer que c’est cette recherche du bonheur qui a attiré Tsiolkovsky vers le cosmos, ce cosmos où l’humanité, après avoir appris et maitrisé les chemins de l’univers, deviendrait vraiment libre, parfaite et immortelle (Tsiolkovsky 1920). L’idée de Tsiolkovsky d’une humanité qui cheminerait vers la perfection dans le cosmos ancre ce pionner des fusées orienté vers la philosophie, dans la tradition du Cosmisme Russe, d’une pensée utopique et technique où la science et la technologie sont harnachées à l’humanité pour la conduire sur le chemin de l’évolution et d’atteindre la félicité.  Aussi, si l’expansion dans l’espace fait partie du futur de l’humanité,  en bon moniste comme il se doit, Tsiolkovsky assume que c’est une étape inévitable que des êtres du cosmos, plus évolués, rencontreraient. De plus, comme nous commençons à peine à nous développer comme une espèce intelligente, la logique de Tsiolkovsky le conduit à la conclusion que ces Ets plus vieux et plus avancés que nous ont dû passer le cap du voyage dans l’espace et s’être répandus au delà de leurs systèmes natals. Par exemple dans son essai intitulé « Y a t’il un Dieu ? », Tsiolkovsky écrit :

« Des millions de milliards de planètes ont existé depuis longtemps, et donc leurs animaux ont atteint une maturité qui pourrait atteindre les millions d’années de notre vie future sur Terre. Cette maturité est manifestée par une intelligence parfaite, par une compréhension profonde de la Nature et par une puissance technique qui rendraient les autres corps célestes accessibles à ces habitants du cosmos. »

C’est pourquoi au milieu de son essai « Les planètes sont occupées par des êtres vivants », Tsiolkovsky (1933) pose deux objections :

1 Si ces êtres vivants existent, ils devraient avoir visité la Terre.

2 Si ces êtres vivants existent, ils devraient nous donner des signes de leur existence.

Il est évident que ces objections sont inhérentes à sa croyance moniste dans l’universalité de la vie, dans l’évolution de l’intelligence et dans l’expansion dans l’espace. Le raisonnement propre de Tsiolkovsky le conduisit à être confronter très tôt à ce qui sera connu plus tard comme « le paradoxe de Fermi » ou de façon plus appropriée la question de Fermi.

Et à cette question, Tsiolkovsky n’y a pas répondue  en niant l’existence des Ets, ni en prétextant que l’expansion au delà de notre système solaire ne serait pas rentable économiquement. Non, il l’a résolue de façon magistrale en rassemblant les pièces du puzzle avec les deux éléments centraux de se philosophie cosmique ; l’expansion dans l’espace et l’abondance des Ets!

Tsiolkovsky répondit à sa première objection « Si ces êtres existent ils devraient  nous avoir visité sur Terre »  dans son essai de 1933 en écrivant ceci :

« Ils nous visiteront probablement, mais ce n’est pas encore le moment. Les aborigènes d’Australie et les Indiens d’Amériques des siècles passés ont été finalement visités par les Européens, mais après quelques milliers d’années avant qu’ils apparaissent. De façon similaire, nous serons visités dans le futur. Il est probable que les puissants habitants d’autres planètes se soient rencontrés depuis longtemps. »

Tsiolkovsky répondit alors à la seconde objection « s’ils existent, ils auraient dû nous donner des signes de leur existence » avec ces mots :

« Nos moyens sont trop faibles pour être capables de percevoir ces signes. Nos voisins des cieux comprennent que, avec un certain degré de développement du savoir, les gens eux-mêmes prouveront sans l’ombre d’un doute que les autres planètes sont habitées. D’ailleurs, en raison du faible développement des animaux et de la majorité des humains, il n’y a pas de raison de les informer que d’autres planètes sont habitées. Cette connaissance n’entrainerait-elle pas plus de maux ? N’entrainerait-elle pas des massacres comme ceux des pogroms et de la Saint Barthélémy ? (Anticipation des perturbations probables, de l’ethnocide dès 1933 ! A rapprocher de Science and Sanity de Korzybski) »

La formulation de la seconde objection de Tsiolkovsky et sa mention de signes provenant des Ets dans la première phrase de sa réponse à cette objection pourrait indiquer qu’il ait anticipé le fait que les extraterrestres aient pu se manifester par d’autres moyens que ceux de nous visiter directement sur la Terre. Dans le paragraphe suivant toutefois, il semble se référer à des visites physiques et il prophétise que « le moment  viendra lorsque le degré moyen du développement des humains sera suffisamment élevé pour permettre d’être visités par les habitants des cieux. » Quoiqu’il en soit, que Tsiolkovsky ait pensé en terme de visite physique ou qu’il ait été ouvert à un ensemble de possibilités de communication, la principale force de sa réponse est de considérer que nous ne sommes pas encore prêts pour être contactés par des êtres supérieurs :

«  Nous sommes frères, mais nous nous entretuons, démarrons des guerres, traitons les animaux avec brutalité. Comment traiterions nous des étrangers absolus ? Les considérerions nous comme nos rivaux pour la possession de la Terre, et ruinerions nous nos forces dans cette lutte inégale ? Ils ne désirent pas cette lutte et cette destruction. L’humanité dans son développement est aussi loin de ces êtres divins parfaits que les animaux inférieurs le sont de nous. Nous ne visiterions pas les loups, les serpents ni les gorilles. Nous les tuons seulement. Les animaux divins parfaits ne veulent pas en venir là avec nous. Pouvons-nous avoir vraiment des relations rationnelles avec des chiens et  des singes ? De la même façon, les êtres évolués sont incapables de communiquer avec nous pour le moment. »

Dans un autre essai intitulé « Les principes de la Nature », Tsiolkovsky élabore sa pensée sur le pourquoi des extraterrestres avancés ne nous ont pas encore contacté. Selon lui, très peu de civilisations se développent de façon naturelle, passant par tous les chemins de la souffrance et de l’expérience sur leur parcours vers le bonheur.  Les premières civilisations avancées s’attachèrent à parfaire leurs voisins arriérés, les amenant à leur niveau. En faisant cela, ils  anéantirent les flux uniques de l’évolution de leurs voisins moins avancés. La Terre a cependant été délibérément épargnée par ce processus. Nous avons été mis de côté comme une sorte de réserve d’intelligence de façon à permettre à notre espèce d’évoluer vers la perfection toute seule et par conséquent d’amener quelque chose d’unique à la communauté cosmique des Ets inter communicants:

« Pourquoi les êtres des planètes heureuses ne viennent-il nous voir? Pourquoi n’ont-ils pas pitié de nous ? et ne nous remplacent-ils pas par des êtres plus évolués, nous détruisant de façon à ce que nous atteignions leur image parfaite ?... S’ils n’attendaient pas de nous  quelque chose d’un niveau plus élevé, alors ils ne nous auraient pas tourmenté depuis si longtemps. Apparemment, nous doutons mais ils savent que nous pouvons amener un nouveau et merveilleux flux de vie qui pourrait renouveler et réalimenter leur vie déjà parfaite. »

La solution de Tsiolkovsky au casse-tête du pourquoi nous n’avons pas eu de contact avec une des civilisations avancées anticipa les idées qui furent exprimées dans des papiers publiés quelques quarante années plus tard après l’écriture des manuscrits de Tsiolkovsky. Nous nous référons à « l’ hypothèse du Zoo » de Ball souvent citée selon laquelle la Terre aurait été mise de côté par des civilisations avancées comme une sorte de Zoo ou une nature préservée (Ball 1973), et la correction apportée par l’hypothèse offerte par Kuiper et Morris (1977) selon laquelle la Terre est en quelque sorte mise en quarantaine pour nous permettre d’évoluer jusqu’au point où nous pourrions offrir une information unique , la seule ressource de grande valeur qu’une planète comme la notre puisse offrir au Ets avancés.

Plutôt que le carnage de notre biotope en « progrès quotidien» et la préparation de notre extinction, attachons nous à construire nos ponts sur le chaos, c’est là me semble t’il notre devoir d’être conscient ! 

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En rejoignant l’autre rive nous découvrirons d’autres ponts, d’autres territoires, d’autres frères de l’univers qui comme nous maçonnent, façonnent cette matière spirituelle, cette spirituelle matière pour fabriquer l’entendement et surgir du néant.

Tsiolkovsky est un précurseur de génie. Réhabilitons le et offrons lui la place qu’il mérite dans cette question extraterrestre et dans notre conscience collective.  Oublions par là même « ce paradoxe de Fermi » issu du complexe militaro industriel et appelons plutôt  cette problématique « La question de Tsiolkovsky » !

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