Tout droit vers la mer morte leurs pas les mènent à boire, inassouvis et en d’horribles goulées, le flot dormant, salé, inépuisable. Et le prodige équestre de nouveau croît et se hausse dans le dessert des cieux à la taille même des cieux jusqu’à recouvrir, démesuré, la maison de laVierge. Et voici que, prodige de métempsycose, c’est elle, l’épouse éternelle, avant-courrière de l’étoile du matin, l’épouse toujours vierge. C’est elle, Martha, douceur perdue, Millicent, la jeune, la très chère, la radieuse. Comme elle est à présent sereine à son lever, reine au milieu des Pléïades, à l’avant-dernière heure antélucienne, chaussée de sandale d’or pur, coiffée d’un voile de machinchose fils de la vierge ! Il flotte, il coule autour de sa chair stellaire et ondoie et ruisselle d’émeraude, de saphir, de mauve et d’héliotrope, suspendu dans des courants glacés de vent interstellaire, sinuant, se lovant, tournant nos têtes, tordant dans le ciel de mystérieux caractères au point qu’après des myriades de métamorphoses il flamboie, Alpha, rubis, signe triangulé sur le front du Taureau.
On sait, scientifiquement, que de nos jours, l’hémisphère Nord est devenu dix fois plus radiant que l’hémisphère Sud, cela à cause de la sursaturation des ondes. Dès lors, il n’est pas bien difficile de s’imaginer l’ampleur du cataclysme lorsque dans la sécheresse la plus totale, ces ondes amassées par la folie des hommes se transformeront en foudre ; tandis que le soleil, au zénith du pôle Boréal aura fondu la glace et refoulé la mer dans l’hémisphère Sud.