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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 21:47

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Le phénomène ovni ne peut être « réifié », c’est à dire en parler comme s’il s’agissait d’une réalité  dont la définition s’imposerait à tous. Le phénomène OVNI ne peut être décrit en faisant abstraction de la personne qui en parle. Comme en mécanique quantique, phénomène et personne sont intimement intriqués, les deux sont inséparables[0].

Que faire alors ? Maintenir l’hétérogénéité des discours procédant alors à une sorte de babélisation où chaque personne désigne sous le même mot des choses bien différentes ? Ceci pourrait expliquer pourquoi ce domaine donne lieu si souvent à une foire d’empoigne où chacun donne sa vérité pour se crédibiliser, c’est à dire pour donner de la « réalité » à ses propos et à sa personne ! Ce triste jeu de rôle se termine la plupart du temps par une bordée d’injures qui s’appliquent non plus au phénomène en  lui même mais à son contradicteur ou à la personne qui en parle

La plupart des propositions et des questions qui ont été écrites touchant le phénomène OVNI ne sont pas fausses mais dépourvues de sens. Nous ne pouvons donc  en aucune façon répondre à de telles questions, mais seulement établir leur non sens. La plupart des propositions et des questions des ufologues découlent de notre incompréhension de la logique et de la langue[1].

Ne faudrait-il pas relativiser le discours sur le phénomène OVNI en l’accompagnant du contexte de la personne qui en parle ? Qui il est,  à qui il veut s’adresser, ce qu’il veut démontrer, la définition qu’il veut en donner et les raisons qui le pousse à considérer que cette définition est scientifiquement pertinente au détriment des autres ?

Ne faudrait-il pas accepter pour commencer une sorte de régression conceptuelle ? Poser comme principe premier que le phénomène ovni n’existe pas en soi. Veuillez noter qu’il ne s’agit pas ici de nier le phénomène en lui même mais plutôt de considérer que l’OVNI est en fait une entité virtuelle inobservable par définition, puis de fixer cette entité en tant qu’objet d’étude, c’est à dire de connaissance (dans le sens de décrire et de qualifier). Quand il s’agit de qualification par  des opérations physiques, il faut spécifier « une opération de mesure » et « l’appareil de mesure » correspondant. Il faudra donc se doter d’un certain nombre d’appareils non-virtuels pouvant fournir, à partir d’interactions avec cet objet virtuel supposé, l’OVNI, des marques ou des mesures qui nous soient perceptibles.

Par exemple, il pourra s’agir d’enquêtes menées par différentes organisations spécialisées, du recensement des témoignages des personnes qui ont été en interaction étroite avec cette entité virtuelle, mais aussi de sondages d’opinion ou toutes autres formes d’observation, d’observables (photographies, trace radar, etc.)

Ce faisant, nous accomplissons ce que les physiciens nomment « une opération de préparation d’état » et nous posons en principe que cette opération produit un état virtuel « correspondant » qui est précisément l’objet de l’étude que présuppose toute tentative de description. Nous admettons à priori que l’entité virtuelle « OVNI », lorsqu’elle est soumise au mode d’interaction, change d’une façon que nous ne connaissons pas, mais ce changement inconnu peut-être défini factuellement, à savoir «c’est celui qui correspond au mode opératoire mis en action et que nous constatons sur l’appareil de mesure ». L’interaction ne détecte pas une propriété intrinsèque de l’objet, elle crée une propriété perceptible d’interaction.

Les manifestations perceptibles de l’observable virtuel sont dénommées ses « valeurs propres ». L’ensemble des valeurs propres d’un observable virtuel constitue son « spectre ». Le mode opératoire d’interaction qui définit l’observable virtuel crée une valeur propre perceptible de cet observable. C’est une opération d’interaction d’une entité virtuelle avec un appareil matériel. De ce fait la valeur propre créée qualifie l’interaction et non l’entité.

Afin de qualifier une entité virtuelle, nous définirons des dimensions de qualifications opératoires qui seront des interactions entre cette entité et des appareils d’observations et qui créeront des effets d’interaction perceptibles et interprétables selon certaines règles en termes prédéfinis de « valeurs propres d’observables… ».

Pour connaître une entité virtuelle du type OVNI, nous serons donc obligés d’adopter une attitude de description radicalement active en créant les objets de descriptions ainsi que les qualifications.

L’opération de mesure répétée un grand nombre de fois fera apparaître tout un spectre de valeurs propres d’interaction de l’entité OVNI qui révélera l’aspect statistique de la situation. Un nouveau pas vers la caractérisation de cette entité virtuelle pourra alors être fait en établissant la distribution statistique des fréquences relatives obtenues pour l’entier spectre des valeurs propres. La distribution statistique du spectre des valeurs propres est aussi relative aux diverses opérations de mesures mises en jeu. Pour augmenter les probabilités d’avoir véritablement caractérisé l’OVNI, nous multiplierons les opérations de mesure mutuellement exclusives afin de converger vers une certaine connaissance globale, probabiliste, qui est un invariant observationnel pouvant lui être associé et le caractériser. Nous pourrons alors aller plus loin en établissant un algorithme mathématique prévisionnel donnant une représentation abstraite du résultat obtenu. Nous établirons, pour toute opération de préparation, une fonction d’état ou fonction de probabilités (fonction d’onde ou vecteur d’état de l’entité virtuelle OVNI) qui représentera l’ensemble de tous les résultats expérimentaux en fonction du temps. Une fois cette fonction de probabilité construite, des calculs simples permettront d’obtenir des prévisions quantitatives (prévisions globales mais non individuelles affirmées avec certitude).

Cette démarche fortement inspirée de la méthode de conceptualisation relativisée de Mugur Schächter[2] met en évidence comment, à partir d’un sujet à priori diffus et farci de trompe l’œil conceptuels qui font peur à la science classique,  on peut conceptualiser d’une manière formalisable, en se libérant de la pensée classique et des langages usuels qui l’expriment. Curieusement, on retrouve aussi, quelques dizaines d’années plus tard  l’application développée par Alfred Korzybski dans son structurel différentiel (l’approche « du structurel différentiel » a été développée dans l’ouvrage Science and Sanity en 1933 !)pour appréhender le réel sous un angle tout à fait novateur. Je cite Korzybski :

«Si nous enquêtons pour savoir comment nos processus neurologiques sont impliqués dans l’enregistrement de l’objet, nous trouvons que le système nerveux a construit à partir d’un nombre infini de caractéristiques de micro états de l’événement, une abstraction comportant un nombre important mais fini de propriétés macroscopiques. » 

[0] Cet article est en fait une transposition partielle de l’article de Jean-Paul Baquiast « Le chomage. Définition et observation à travers la méthode MCR ». Comme quoi, dans une période ou ce dernier augmente sans discontinuer, il peut inspirer la compréhension d’une vague à venir ou d’un vague avenir, à vous de choisir ?

[1] proposition 4.003 Tractatus Logico-philosophicus de Ludwig Wittgenstein revisitée à la sauce OVNI.

[2]L’infra mécanique quantique, principes d’une révolution de l’épistémologie distillées des descriptions de micro états. Miora Mugur-Schächter.

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