Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

8 décembre 2014 1 08 /12 /décembre /2014 23:23
Une drôle de bague

Une drôle de bague

Voici encore un article venant donner un peu plus de corps à l’hypothèse extraterrestre en matière d’OVNI. Alors que pour paraître « sérieux », il faudrait mettre au frigo cette dernière nous dit on pour étudier le phénomène sans à priori et imaginer tout un tas d’autres hypothèses alambiquées bien plus couteuses les unes que les autres d’un point de vue logique que cette dernière (système de contrôle, phénomènes terrestres inconnus mais à découvrir, foutreries pseudosceptiques type HSP TRC[0] et autres contes de fées, voyage temporel, etc), un coup de rasoir d’Occam permet de remettre en selle cette hypothèse extraterrestre tout en permettant de façon vraiment scientifique et sérieuse d’en envisager ses implications.

L’article suivant s’intéresse à l’abondance de la vie extraterrestre dans le cosmos suite aux récentes données récoltées par la mission Kepler.

On the abundance of extraterrestrial life after the Kepler mission

http://arxiv.org/pdf/1412.1302v1.pdf

« Les données accumulées récemment par la mission Kepler ont démontré que les petites planètes sont très communes et qu’une part significative des étoiles peuvent abriter une planète similaire à la Terre à l’intérieur de la zone habitable. Ces résultats sont combinés avec le formalisme de l’équation de Drake pour évaluer la densité spatiale des planètes accueillant la vie en fonction des données astronomiques dont l’incertitude est modeste et de la probabilité (non encore connue) de l’évolution de la vie biotique, Fb. Je suggère que Fb peut-être estimée par les observations spectrales futures des bio marqueurs des exo planètes. Si Fb est dans la gamme de 0,001 à 1 alors on peut s’attendre à trouver une planète biotique de 10 à 100 années lumière de la Terre. En extrapolant les résultats biotiques à la vie avancée, j’en déduis les expressions de la distance de civilisations supposées dans les termes de deux paramètres additionnels de l’équation de Drake- la probabilité d’évolution d’une civilisation, Fc, et sa longévité moyenne. Par exemple, en supposant des valeurs optimistes de probabilité de Fb=Fc=1 et une longévité dans l’émission du signal de quelques milliers d’années, la distance probable des civilisations les plus proches détectables par SETI est de l’ordre de quelques milliers d’années lumière. La probabilité de détecter des signaux intelligents avec les radio télescopes présents et futurs est calculée comme une fonction des paramètres de l’équation de Drake. Enfin, je décris comment la détection de signaux intelligents contraindrait les paramètres de Drake. »

The average distance between neighbor civilizations (d) vs. the average longevity of a communicative civilization Lc, for several values of the product RF = Rb Fb Fc. On the vertical right axis are marked the relevant detection ranges of leakage and beamed radio signals by the Arecibo and SKA telescopes.

The average distance between neighbor civilizations (d) vs. the average longevity of a communicative civilization Lc, for several values of the product RF = Rb Fb Fc. On the vertical right axis are marked the relevant detection ranges of leakage and beamed radio signals by the Arecibo and SKA telescopes.

Ce qui est pour le moins intéressant dans cette publication, c’est l’idée de plus en plus aboutie que finalement des planètes propres à abriter la vie sont nombreuses et proches de la Terre. Je cite dans le paragraphe « How far is the closest biotic planet » :

« Les données récentes de Kepler indiquent que les planètes de la taille de la Terre peuvent-être trouvées autour de pratiquement toutes les étoiles. Cependant, en supposant que la vie ne puisse se développer que sur des planètes comme la Terre orbitant autour d’une étoile comme le soleil (un hypothèse qui paraît être trop conservative, la vie peut se développer dans des environnements très différents de la biosphère terrestre), le nombre de candidates peut être réduit à environ 10 % de toutes les étoiles. »

On retrouve toutefois la rhétorique « de la Terre rare » et ses partisans, toujours prêts à inventer, dans leur médiocrité ce qui challengerait le principe de médiocrité….Il fut un temps, c’était les planètes et les systèmes planétaires qui devaient être rares dans l’univers… depuis 1995, c’est plié et cet argument peut-être remisé au vestiaire des âneries. Ces empêcheurs de penser se replient maintenant sur la présence de la vie, prétextant que cette dernière résulterait d’un enchainement de hasards dont la probabilité pour que la séquence se reproduise serait pratiquement nulle…En fait ce qui est nul, c’est leurs raisonnements toujours prêts à botter l’altérité en touche alors même que la confirmation d’une vie extraterrestre est à deux pas dans notre proche système solaire (Mars, Haute atmosphère de Venus, Europe, Titan, etc.) et dans un avenir prochain après confirmation, je les entends déjà prétexter que la Terre par le jeu des impacts et des météorites ait pu ensemencer ces planètes, ou que finalement si l’on trouve de la vie organique extraterrestre indubitable, celle-ci ne peut être qu’embryonnaire et la séquence de l’évolution qui a mené à l’homme est très rare voir impossible à reproduire, les mêmes arguments ad nauseam…

Et pourtant une approche toute différente devrait se faire jour permettant d’anticiper une conception de l’univers grouillant de vie ! J’en veux pour preuve cet autre article paru dans la revue « The New Scientist » du 04/10/2014 en page 16, The ancien heritage of water ice in the solar system qui rapporte les travaux d’une chercheuse de l’Université du Michigan à Ann Arbor, qui soutient que l’eau se trouverait partout dans le cosmos. Son argumentation repose sur la constatation que toute l’eau présente dans le système solaire, planètes, comètes, météorites, comme dans la lune glacée de Jupiter, Europe comporte une certaine quantité de deutérium. C’est un isotope de l’hydrogène doté d’un neutron supplémentaire et il entre dans la composition de l’eau lourde que les familiers du nucléaire connaissent bien. Or la glace observée dans le milieu interstellaire est riche en deutérium et il a été depuis longtemps supposé que cette glace pouvait avoir été à l’origine de toute l’eau, lourde ou pas du système solaire. Mais comment cette eau aurait-elle pu résister à la violence et aux radiations caractérisant la formation du jeune système solaire ?

A partir d’une simulation, IIsedore Cleeves, l’auteure de la publication montre que le système solaire ne pouvait à lui seul disposer d’assez d’eau pour justifier les grandes quantités de celle-ci s’y trouvant. Son modèle a montré qu’après avoir éliminé toute trace de glace interstellaire, l’oxygène présent dans le système solaire à sa formation l’était sous forme de monoxyde de carbone. Il n’y avait pas non plus suffisamment d’hydrogène ionisé riche en deutérium pour produire de l’eau.

Cette modélisation renforce l’idée selon laquelle seule l’eau interstellaire intacte ait pu pénétrer dans le système solaire et se retrouver aujourd’hui sur la Terre et les autres astres, astéroïdes, comètes composant le système solaire. Selon les spécialistes, la moitié de l’eau présente dans les océans terrestres et sans doute dans la totalité de celle apportée par les comètes proviendrait de cette source interstellaire. Elle serait donc entrée dans le système solaire après sa formation. Ces travaux rejoignent d’ailleurs ceux du spécialiste D.Jewitt.

Simulation n’est que supputation diront nos chantres de la Terre rare mais il n’en demeure pas moins que tous les indicateurs pointent sur une origine de la vie dans le milieu interstellaire comme l’avait pensé le grand Fred Hoyle qui a titre de boutade disait que la meilleure preuve que la vie extraterrestre existe, c’est que nous sommes dans une pissotières cosmiques (ou quelque chose du même acabit) et ce n’est pas son disciple, Chandra Wickramasinghe, lui qui travaille depuis quelques temps déjà sur le sujet et qui apporte des preuves difficilement réfutables en faveur de cette hypothèse qui dira le contraire. Bien entendu, cela contrevient aux pontifiantes déclarations de nos ATEs et autres adeptes de la Terre rare.

Dans le premier article cité en référence et dans le paragraphe « The SETI success probability » on peut lire la chose suivante :

Il y a deux scenarios pour détecter des signaux radio émanant de civilisations extraterrestres :

  1. Détecter un essai de communication dirigé à dessein vers nous et incluant un émetteur radio interstellaire automatique,
  2. Ou des civilisations qui peuvent être détectées sans effort particulier de leurs parts.

Imagine t’on vraiment la pertinence du point numéro 2 et quelle est donc cette cécité intellectuelle qui consiste à ne pas considérer les OVNIs comme des éventuelles manifestations de ces intelligences des étoiles ? Parce que l’hypothèse serait par trop décoiffante quant à ses implications ?

Si l’on part du principe d’un univers grouillant de vie et compte tenu de l’arrivée tardive de l’humanité dans cette histoire de la vie cosmique, nous serions bien inspirés d’écouter ce que l’on nous raconte et de constater que peut-être le contact est déjà en cours.. J’en veux pour preuve un dossier fort décrier mais que je vous propose de prendre en considération en se limitant pour le moment à considérer avec le plus grand intérêt ce qui nous est raconté. On peut notamment lire dans un bouquin introuvable intitulé « Ummo Otro Planeta Habitado » la phrase suivante :

 

« Cette date est donc historique dans les relations de la Terre à UMMO. Nous avons des photocopies des radiogrammes émis (obtenues par nos frères allemands qui se déplacèrent jusqu'à Bergen pour cela et bien entendu l'enregistrement des signaux en morse qui nous furent inintelligibles. Nos techniciens crurent qu’ils s’agissaient d’un code de numération binaire (Point = 0, Trait = 1 et vice-versa). Vous seriez étonnés de savoir que la durée de la fraction du radiogramme capté était de seulement 6,8 minutes, lesquelles suffirent à identifier selon les coordonnées galactiques, la position du système solaire par nos techniciens qui baptisèrent alors l’astre avec le nom du carré, le graphique obtenu avec le signal rappelait l’équation analytique qui exprime la surface de cette figure géométrique. »

 

La première communication radio est réalisée par Tesla (génie oublié qu’il conviendrait de réhabiliter comme il se doit) à partir d’un générateur hautes fréquences en 1889, qu’il brevette entre 1891/1893 et en 1895 Guglielmo Marconi expérimente les premières liaisons hertziennes. On peut donc considérer que dans la dernière décade du XIX siècle, la Terre a commencé a laissé fuiter dans l’espace interstellaire des signaux électromagnétiques. Or, Tesla écrit en mars 1901 dans l’hebdomadaire Collier’s Weekly un article intitulé « Parler avec les planètes » dans lequel on trouve ceci :

« Je ne peux oublier les premières sensations que j’ai ressenties lorsqu’il m’est venu à l’esprit que j’avais observé quelque chose de possible dont les conséquences sont incalculables pour l’humanité. J’ai senti et pensé que je me trouvais à la naissance d’un nouveau savoir ou la révélation d’une importante vérité. Mes premières observations me terrifièrent positivement alors quelles présentaient quelque chose de mystérieux, pour ne pas dire surnaturel, et j’étais seul dans mon laboratoire la nuit ; à ce moment l’idée que ces perturbations étaient contrôlées intelligemment ne me vint pas à l’esprit.

Les modifications que je notais se produisaient périodiquement et avec une telle suggestion claire de nombres et d’un ordre qu’elles ne pouvaient être reliées à aucune cause connue qui m’était connue. J’étais familier bien entendu avec de telles perturbations électromagnétiques qui sont produites par le soleil, les aurores boréales ou même les courants terrestres, et j’étais sur qu’il ne pouvait s’agir d’une telle explication pour ces causes. La nature de mes expériences éliminait la possibilité que les changements soient produits par les perturbations atmosphériques, comme certains l’avaient hâtivement avancé. Ce ne fut que quelques temps après que jaillit l’idée dans mon esprit que les perturbations que j’avais observées devaient être dues à un contrôle intelligent. Bien que je ne pus à ce moment là déchiffrer leur signification, il était impossible pour moi de penser qu’elles fussent accidentelles. J’ai l’impression de plus en plus claire que je fus le premier à entendre le bonjour d’une planète à l’autre. Un raison se trouvait derrière ces signaux électriques. »

A noter que ces expériences se poursuivront et que Tesla essayera même de mettre au point un outil de communication qu’il désignera sous le terme de « Teslascope » mais que ces éléments sont aujourd’hui très dilués voire confisqués, Tesla ayant été mis au ban de la communauté scientifique de cette époque pour mieux s’approprier les trouvailles révolutionnaires de ce chercheur.

A noter aussi que Guglielmo Marconi se fera aussi l’écho d’une expérience similaire qui fut très rapidement écartée par la communauté scientifique de l’époque prétextant une interférence terrestre…

Mais pourquoi finalement douter des témoignages de scientifiques et non des moindres et ne pas considérer finalement ces faits comme significatifs et que la sphère de propagation des premières expériences radio ait activé une balise de détection galactique extraterrestre ou atteint une planète proche, stimulant une réponse, des réponses qui sont arrivées au siècle dernier. Si bien que la question de SETI se révèle en fait être une question datée qui aurait, contrairement à ce que l’on nous raconte, rencontré le succès et que nous sommes en fait dans une étape ultérieure du processus de contact…

Le temps passant et l’univers grouillant de vie, nous avons attiré depuis un nombre faramineux de visiteurs qui considèrent les planètes émergeantes dans la sphère radio comme autant d’objets d’intérêt permettant non seulement d’étudier une civilisation sortant de son berceau, mais aussi et surtout d ‘entrer en contact avec une multitude de visiteurs hétéroclites en toute sécurité sans remettre en cause la sécurité planétaire de son monde d’origine. Les planètes comme la Terre se comportant comme des sortes de zone Franche ou tout chacun pourrait s’étudier sans trop risquer, apprendre à se connaître et plus si affinités. De ce point de vue, la planète posséderait en plus une particularité qui serait liée à l’évolution des consciences et aux rapports avec l’Autre, fut-il des étoiles.

Dans un excellent livre intitulé « UFO, contact from ITIBI-RA », pour le coup un véritable OVNI de la littérature ufologique, l’auteur Ludwig F.Pallmann (qui a disparu dans la nature et demeure introuvable depuis) développe le concept de « Planète cancéreuse » page 116. Ces planètes seraient cancéreuses au sens propre comme au sens figuré, donnant le cancer pour les organismes qui y habitent, les consciences « évoluées » qui s’y développent faisant peut de cas le la nature et de ses habitants et développant un « être au monde » tendant à la négation de l’autre et par réflexivité du soi. En fait un voyage direct vers la mort entropique et pour le coup une tumeur cancéreuse au niveau de l’univers qu’il convient de contenir voir de traiter…pour en éviter son extension.

Mais lisons plutôt ce texte:

« Il y a longtemps, je fus informé, les plus hautes civilisations du cosmos vinrent à la conclusion, que toutes les formes de vie cellulaire sont sensibles et susceptible de développer le cancer. Compte tenu du développement technique, dirent-ils, l’humanité ne devrait pas vivre plus longtemps mais moins longtemps. Compte tenu de la vie artificielle auto créée, il est extrêmement facile de mourir et c’est notre propre désir pour des produits de substitution et des conditions artificielles qui nous conduisent plus proche de la mort. Mais non seulement les êtres humains sont infestés par les conditions de production cancéreuses. Ces « planètes cancéreuses » comme nos amis les désignent sont tombées dans l’habitude de leurs environnements. Compte tenu de leur âge permissif, elles n’ont pas eu le courage et la prévoyance que les ITIBI Rayans ont eu : De séparer toute les machines de production artificielles et mécaniques et toute leurs centres de recherche de leur environnement proche. Tout le sale travail, si le lecteur peut recevoir toute mes excuses pour cette expression, ces gens magnifiques ont appris à le faire automatiquement et dans un contrôle parfait des conditions mécaniques sur une planète esclave « attachée ». »

Ce qui est particulièrement curieux, c’est que les extraterrestres de la planète ITIBI-RA ressemblent comme deux gouttes d’eau à nos fameux Ummites. Il est d’ailleurs très étonnant que personne jusqu’à présent et à ma connaissance n’ait fait ce rapprochement. Les faits décrits dans ce bouquin, « UFO contact from planet ITIBI-RA, Cancer Planet Mission » décrivent le récit autobiographique de son auteur, Ludwig F.Pallmann d’octobre 1964 à mai 1968. Démarrant en Inde et se poursuivant au Pérou, puis en équateur pour se terminer en France à l’occasion de Mai 1968… Les mauvaises langues pourront dire que l’auteur s’est inspiré des récits Ummites qui parurent dans la revue hebdomadaire Diez Minutos de mars 1966 à avril 1967 (1 an et un mois) sous la plume de Fernando Sesma, mais en fait, ce qui transparait à la lecture du bouquin, c’est plus la complémentarité des histoires que celle du plagiat…

Les visiteurs d’ITIBI-RA apparaissent comme des scientifiques venant étudier la planète tout en démontrant un respect de la vie et un être au monde tout à fait altruiste et en harmonie avec le cosmos et la vie. Végétariens, ils se montrent particulièrement intéressés par l’agriculture terrestre et les fruits de notre planète si bien qu’ils ont développé, en pleine Amazonie et loin de toute activité humaine, des plantations expérimentales où ils procèdent à des hybridations.

Fruit exotique et influence électromagnétique: Sur la base d'une série de photos du site de Vadeker.

Fruit exotique et influence électromagnétique: Sur la base d'une série de photos du site de Vadeker.

Plusieurs sites sont mentionnés dans le livre, un site près de Pucallpa dans le pays Ucayali, la plantation sur la rivière Mirin où notre auteur passa quelques jours en compagnie des visiteurs après un voyage en soucoupe, une proche du delta de la rivière Magdalena et enfin une quatrième et dernière se situant sur la rivière Paurcartambo.

Conjonction à la fois temporelle, géographique et culturelle. Un contact à 3 niveaux pour plusieurs "Ethnologues"? Où se trouve le méta niveau?

Conjonction à la fois temporelle, géographique et culturelle. Un contact à 3 niveaux pour plusieurs "Ethnologues"? Où se trouve le méta niveau?

Ce qui est aussi intéressant ce sont leurs rapports aux indigènes et c’est là que j’en viens à développer le dernier volet de ce triptyque. Je vous propose ici une conjonction de l’impossible en réunissant trois corpus qui semblent à première vue disjoints, mais qui en prenant son bâton de pèlerin d’une « Grammaires Génératives des Mœurs » permet peut-être d’associer au dossier Ummo et au concept de planète cancéreuse développée dans ce curieux livre intitulé UFO Contact from Itiba-Ra, « La paix blanche ou l’introduction à l’ethnocide de Robert Jaulin ». Par transitivité et par une conjonction de lieux, de temps et d’idées, nous assistons à une rencontre improbable d’histoires qui présentent tout de même de nombreux points communs, une mise en perspective, ou plutôt une mise en abime où dans cette singularité géographique et temporelle, 3 civilisations s’observent et se modifient en utilisant le regard de l’autre. La mise en perspective est abyssale en terme d’implications et de conséquences.

 

Dans les cercles ufologiques le concept d’éthnocide est souvent évoqué dans la problématique du contact extraterrestre pour justifier la discrétion de nos visiteurs mais comme toujours son auteur est oublié. Robert Jaulin a introduit ce concept novateur dans cet ouvrage « La Paix Blanche, Introduction à l’ethnocide » en observant de 1964 à 1968 la vie des indiens Bari. Robert Jaulin nous fait part de son expérience d’ethnologue à la frontière colombo-vénézuélienne, près de l’embouchure de la rivière Catatumbo dans la communauté des indiens Bari et son observation du contact dévastateur avec le monde occidental. Plutôt qu’un long discours, il est plus simple de citer l’auteur lui-même. Se pourrait-il qu’il ait été inspiré par des faits qu’il a gardés pour lui et jamais exprimés ? On ne peut que saluer la dimension des propos. Extrait de la paix blanche, pages 420 et suivantes (les parties en italique sont conformes au texte original. Le gras et le souligné sont de mon fait) :

 

« b) Le laboratoire et l’univers.

 

Le savant était un homme de cabinet ou le laboratoire, son lieu n’était pas le monde, il le simulait chez lui. Sans doute une telle attitude est encore la règle aujourd’hui, mais non dans les sciences exactes, et les sciences humaines commencent à l’abandonner, à l’exception de l’ethnologie dont les voyages relèvent plutôt du décor ou du tourisme que de l’observation.

Mais les sciences humaines ne participent guère de « l’image » actuelle du monde, et laissons-les.

Les sciences exactes, géo-physique, astronomie, phsique, bio-chimie, etc. sortent de plus en plus de leurs traditionnels laboratoires pour s’en choisir un autre, l’univers.

Le passage du laboratoire spécialisé au laboratoire-univers implique évidemment la conjonction d’analyses et d’observations menées à partir d’optiques distinctes car les faits observés dans le nouveau laboratoire sont totaux et le plus souvent, on ne peut les réduire, comme il en allait jadis, de façon artificielle, à une de leurs parties, voire à un seul propriétaire. Le problème de la totalité se pose donc infiniment plus qu’il n’en allait lorsque l’on restait tout à la fois dans le « partiel » , l’expérimental et l’artificiel, l’objet créé en fonction de l’hypothèse, mais le laboratoire-univers offre la propre création d’un objet qui nous échappe, et cette création n’est jamais un seul de ses aspects, entre parenthèses.

En devenant un laboratoire, l’univers se voit reconnue une vie propre, plus ou moins « mouvante »-S.Moscovici fait état de la « nature historique » ; cette vie cesse de relever strictement de la relation de l’Occident à lui-même, il ne suffit plus que cette relation réflexive soit orientés de l’homme vers le monde pour que ce dernier soit doué de vie et d’activités.

Le principe de la réflexivité, considérée à partir de quelques actes « majeurs » (politiques, résidentiels..), mais dont les relations (ces actes) de l’homme « occidental » à lui-même constituent la diagonale, ce privilège régit infiniment moins qu’il n’en allait l’histoire de la nature.

Notre relation à cette dernière reste d’abord une histoire humaine, mais cette histoire n’est plus qu’un détail de l’histoire de l’univers. Une telle réflexion peut sembler triviale, les divers moments de la totalité « occidentale » s’y trouvent cependant associés. L’essentiel est ici que l’univers devient un autre reconnu en lui-même, les procédures classiques d’extension et d’inclusion de l’au-delà, fondées sur la négation de l’autre, et , me semble-t-il, caractéristiques de notre civilisation, ces procédures, donc, sont mises en cause. 

 

La Terre, une longue histoire

La Terre, une longue histoire

L’univers ne peut plus correspondre à une humanité en extension, fût-ce par le chemin de l’idée de Dieu, cet au delà préalable ;il n’est plus réductible à l’homme, devient un partenaire, un terme dans un dialogue : dans le même temps, la « vie » nous homogénéise, nous, le monde et l’homme, milieux complexes et systèmes, matière inerte et vivante.

Le passage du laboratoire « savant » à l’univers savant, est non seulement une mise en cause de la fermeture des « parties » ou disciplines les unes par rapports aux autres, mais il est essentiellement la brisure d’un privilège que chaque partie tente de s’arroger : La représentation ou l’explicitation de la totalité. Ce privilège s’inscrivait dans la foulée de la négation de l’autre, c’est-à-dire de la présentation exprimée par l’humanité occidentale à être toute humanité, et le « monde ».

Le souci de percevoir l’univers comme un tout permettra assurément des analyses menées indéfiniment plus en profondeur- un pluridisciplinaire de conjonction et non de promenade en surface – mais il y a là moins une puissance accrue de l’homme qu’un bouleversement dans nos rapports aux mondes : et il n’est pas impossible qu’une face de notre puissance actuelle ne nous apparaisse alors dans sa netteté :une illusion et le fruit de tant de négation que le lieu de la totalité humaine, la planète Terre, pourrait s’en trouver détruit.

 

c)Le temps de l’univers.

L’idée judéo-babylonnienne de Dieu était une prise de possession , par le temps, de l’univers : Cette temporalité était d’abord donnée, et non à venir : elle se manifestait ou affirmait sa possession par son histoire. L’univers était cette durée figée, laquelle incluait l’espace – pharaon, etc – mais ne lui était pas incluse.

Le problème du devenir historique de l’univers, telle la vie d’un astre, de sa naissance à sa mort, ou la création de matière et sa « dispersion », fait jouer le temps « contre » les hommes en cela qu’il va à l’encontre d’un univers figé et mis en place avec lequel un pacte aurait pu être signé.

L’alliance de l’univers – Dieu et les hommes – assurait à ces derniers une éternité sous condition(jusques et y compris la fin de l’humanité si ces conditions n’étaient pas remplies), mais une éternité d’autant plus évidente que les conditions concernaient plutôt les rapports individuels des hommes entre eux que leurs relations à l’univers ou entre collectivités culturelles distinctes.

Ces ordres prêtés à la nature et associés à ce schéma avaient plus été le fait des modes de production et de savoir-faire – agriculture, artisanat, travaux d’ingénieurs… - que de ce schéma lui-même.

Mais ce schéma jouait si bien que l’univers s’en est trouvé peu à peu, de plus en plus réduit à l’homme : notre suzeraineté, notre « être », étaient affirmés en même temps que son immobilité, sa passivité, sa domesticité. L’historicité, la « temporalité » incorporées à l’univers, allait contredire une vision qui fut d’autant plus longue qu’elle s’adaptait à des particularités multiples.

L’implication en est la recherche d’une théorie nouvelle de la totalité. Sans doute « l’Occident » est-il encore en-deçà de l’élaboration d’une telle théorie, mais l’on peut supposer que, d’ici un ou deux siècles, et peut-être à partir du tiers monde, une telle théorie aura vu le jour ; à moins que l’histoire de l’espèce humaine n’ait pris fin.

Ces quelques réflexions, dont je dois une partie à Pierre Bernard, ne sont point, je crois, à côté de notre sujet, car « l’ethnocide » ne trouvera sa solution que dans le cadre d’une modification des rapport de l’Occident à la totalité, à l’univers.

Nous avons fait porter sur la matière, la nature, les hommes, les civilisations, les objets et par le moyen de la découverte, de la connaissance, de « l’aventure », de l’accumulation, etc, notre recherche d’un autre que nous ne pouvions nier ou posséder. Notre « fortune », ces accumulations d’objets, notre savoir, ces illusions associées à des manipulations, font aussi partie de cette recherche d’un autre à nier, mais ils sont une création de cet autre ; or, la présence de ces objets et de ce savoir accumulés n’est pas neutre, elle peut contredire notre propre existence, car elle participe à la négation que les engendra.

Nos relations au tiers monde sont non seulement un échec, eu égard à la volonté de subordination et à nos intentions ethnocidaires, mais elles portent aussi en elles-mêmes un choc en retour ; ce choc s’annonce, les Blancs l’éprouveront.

Le moulinet de la négation privilégie assurément le soi, et il faut donc toujours trouver un Autre ; or , à la limite, l’Autre est aussi soi-même et le système ne tient que s’il n’y a pas de limite, ou si l’Autre rencontré se peut réduire à soi.

Il me semble que la seconde solution corresponde à l’étape actuelle ou prochaine – prévisible – de notre civilisation : l’Autre, qu’il soit l’univers ou « des humanités », ne se peut plus inclure à notre être intentionnel et illusoire ; par là, l’illusion de cet être – illusion fondée sur une négation – devrait s’en trouver levée, à mons qu’elle ne se poursuive dans l’achèvement de notre vie.

Parmi ces autres humains que nous ne pouvons réduire, la civilisation de l’Amazone a une signification toute particulière, malgré le petit nombre de ses représentants. En effet, elle est absolument fondée sur un Autre qui vous affirme, qu’il soit l’univers, un groupe humain ou les espèces animales (lors même qu’on les tue pour en faire de la nourriture) et que l’on affirme par le moyen des relations établies avec lui (l’Autre), relations qui constituent les seules « réalités », fût-ce la relation de mort, de fermeture ou de non-épousailles (parents, inceste…).

Par contre, l’Afrique Noire est fondée, comme « l’Occident », sur l’affirmation du soi des unités pertinentes (d’abord l’unité « exogame », qui est, dans le cas sara, également l’unité résidentielle et de consommation, ensuite la tribu où se distribuent ces unités, enfin l’ensemble culturel). Mais à la différence de l’Occident, cette affirmation du soi « fonctionnel » africain n’est pas concurrentielle, au contraire, elle s’interdit toute concurrence, est associée à des procédures de respect de l’existence ou de la permanence de l’Autre. Sans doute n’en fut-il pas ainsi pour toute l’Afrique noire, et les problèmes de pouvoir comme les réponses qu’il fallut trouver à l’Islam, conduisirent à des solutions « occidentales » ; mais jamais de façon « généralisée », l’extension de soi jouant à des niveaux spécifiques et n’impliquant pas d’accumulation des objets, des biens, etc.

Ces quelques remarques font penser que l’Afrique se laisserait plus aisément mener par la formule occidentale que les Indiens de l’Amazone (eux meurent), si cette formule n’annonçait déjà, et d’elle-même, son point de rupture.

Lorsque la relation à l’Autre est donnée par la relation que l’on a à soi-même, alors une même relation, réflexive, régit l’ensemble commun : il peut y avoir dialogue sur la base d’une relation commune et semblable, pour les uns et les autres et jouant également entre les uns et les autres ; mais encore faut-il que la relation que l’on a à soi-même joue pour l’Autre, et que de l’Autre à soi, il y ait symétrie.

C’est là le cas sara (Tchad) ; ce n’est point celui de l’Occident ; non seulement il n’y a pas symétrie, mais l’Autre se voit en quelque sorte interdit de posséder une relation à lui-même, d’inventer son existence, et lorsqu’on l’affuble de nos manières (notre relation à nous-mêmes), ce n’est point en l’autorisant pour autant à agir à notre égard, et en fonction de nos propres manières, comme l’on agit vis-à-vis de lui, mais simplement afin de l’inclure, comme in objet que l’on manipulera, à notre monde. Ce n’est que par la suite, lorsque cet autre servira l’extension de ce monde, qu’il sera autorisé à user de nos manières, mais cette fois-ci vis-à-vis de l’ailleurs. Il sera un sujet s’il nie ; d’objet conquis, il deviendra une « personne » conquérante.

Une civilisation universelle ne peut être qu’une civilisation du dialogue, faute de quoi l’univers humains éclaterait ; et le dialogue n’est possible que si toute partie, toute civilisation, se refuse à prétendre à la totalité. »

A SUIVRE.

Les peuples de l'Amazone, paradoxalement mieux préparés au contact des étoiles?

Les peuples de l'Amazone, paradoxalement mieux préparés au contact des étoiles?

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

Liens